Deux messies ?
Pistes exégétiques pour comprendre l’expression
בני־היצהר (béneï-hayits’ar) dans
Zacharie 4,14
par Michaël de Luca,
professeur de langues bibliques, FJC, Aix-en-Provence
Introduction (genèse de cette étude)1 Cet article est la version longue d’une contribution
publiée en néerlandais dans un ouvrage collectif en l’honneur du
professeur Mart-Jan Paul : « Messiaanse ‘Joodse’ verwachtingen in
Zacharia: één of twee messiassen? », in Bevrijding en verwachting.
Over de verhouding tussen beide testamenten, Koert van Bekkum, Henk
van den Belt, Hans van den Herik (éds), Labarum Academic, 2025,
pp. 66-76. Publié avec l’aimable autorisation des éditeurs. Mart-Jan
Paul fut mon directeur de recherche durant mes années d’étude doctorale
à l’Evangelisch Theologish Faculteit de Louvain
(Leuven) dans le département d’Ancien Testament.
Pour la préparation d’un cours sur les Douze Prophètes, je relisais
le livre de Zacharie dans une Bible d’étude juive messianique : la
Bible Juive Complète dont le texte de base est celui de la
traduction de David Stern2 The Complete Jewish Study Bible, Hendrickson
publishers, 2016, basée sur la traduction de David Stern (1996) avec des
notes éditées par Barry A. Rubin, John Fischer, Rick Brown, Michelle
Rapkin et Patricia Anders.. En lisant le verset de Zacharie
4,14 et les commentaires associés, j’ai été interpellé3 Le texte de la traduction dit ceci : « Those are the
two who have been anointed with oil; they are standing with the
Lord of all the land ». (italiques ajoutées).. Je
n’avais jamais vraiment remarqué que « deux messies » se trouvaient
annoncés dans le livre de Zacharie4 En fin de section, au chapitre 9 de Zacharie, un
encadré intitulé « Two Messiahs? » commente ainsi : « In Zechariah, two
messianic figures – the high priest and the messianic king – are
depicted », et plus loin : « In their depictions of the Messiah, the
rabbis formulated the doctrine of Messiah ben Yosef, who would precede
the King-Messiah, Messiah ben David ». Le premier étant la figure du
messie souffrant précédant l’avènement du messie glorieux à la fin des
temps. Cf. The Complete Jewish Study Bible, p. 882. C’est cette
notice qui a été le point de départ de ma réflexion au sujet du verset
de Zacharie 4,14 et qui est à l’origine du titre de cet article.. Un commentaire en
encadré dans cette Bible d’étude expliquait que ce verset et les
suivants pouvaient être reliés, dans la tradition juive, aux prophéties
relatives au messie souffrant et au messie glorieux, ces deux figures
étant ultimement liées au Messie Yechoua/Jésus Christ venu une première
fois pour souffrir et racheter son peuple et qui reviendra en gloire
pour le rétablir. J’ai trouvé cette interprétation intéressante et j’ai
eu envie d’en savoir plus.
Mon premier réflexe fut alors d’aller consulter Zacharie 4,14 dans le
texte hébreu. En lisant ce verset, je trouvais l’expression בני־היצהר (béneï-hayits’ar) ce qui me laissa
perplexe, car cette expression m’était inconnue. Elle signifie très
littéralement « fils de l’huile ». D’après ce que j’avais lu, je
m’attendais plutôt à trouver quelque chose comme משחים (méshourhim) « messies/étant oints » qui
correspond à la racine משח (masharh)
« oindre ». Mais il n’y avait rien en référence à cette racine, ni même
le mot שמן (shémén) qui est le mot
habituel pour désigner l’huile (d’olive) et aussi l’huile d’onction,
celle qui sert à consacrer les éléments. La nécessité s’imposait donc
d’étudier plus en détail l’expression בני־היצהר
(béneï-hayits’ar) pour en cerner le sens et l’emploi dans le
contexte du livre de Zacharie.
L’expression בני־היצהר
L’expression בני־היצהר
(béneï-hayits’ar) est unique dans la Bible hébraïque même si
les mots qui la composent sont connus et facilement identifiables.
Le mot יצהר (yits’ar) désigne l’huile
fraîchement pressée5 Tidiman écrit : « Le mot utilisé ici désigne l’huile
fraîche, non transformée […] », Brian Tidiman, Le livre de
Zacharie, Édifac, Vaux-sur-Seine, 1996, p. 132. Boda traduit
littéralement ce terme « unmanufactured oil » et il précise « the word
is not the one used for anointing elsewhere in the Old Testament »,
« […] this term is more closely associated with the oil in its state
fresh off the tree, which would be appropriate for the scene in
Zechariah 4, where the oil is provided directly by olive-pressers from
the olive trees to the lampstand », Mark J. Boda, The Book of
Zechariah, New International Commentary on the Old Testament
(NICOT), Eerdmans, Grand Rapids MI, 2016, p. 313 et p. 316.. C’est celle qui est généralement
apportée comme offrande des prémisses dans le Temple6 C’est le cas dans le Premier temple (cf. Nb 18,12) et
dans le Second temple (cf. Ne 13,5.12)..
Elle symbolise l’abondance et la pureté – elle est appelée זהב (za’av) (or) dans Zacharie chapitre 4. On
utilise le mot plus courant שמן (shémén)
– qui signifie aussi « huile » et tout ce qui est gras – pour les rites
d’onction7 Dès le récit de Genèse, Jacob utilise de l’huile pour
oindre une pierre spéciale (Gn 28,18).. En Exode 29, par exemple, il est
question de « l’huile d’onction » (שמן המשחה
(shémén hamishrhah) que Moïse utilise pour oindre Aaron et ses
fils. Le premier constat est donc que le mot יצהר
(yits’ar) ne désigne pas, a priori, l’huile
d’onction.
Le mot בן (bén) signifie « fils »,
mais ce qui est intéressant c’est la façon dont il est employé à l’état
construit « fils de » (au pluriel dans notre texte בני־, béneï). Cet emploi idiomatique en hébreu
n’a pas directement à voir avec l’engendrement mais désigne la qualité
de quelque chose ou de quelqu’un8 « Besides the common ‘son’, בן
also functions with substantives and words describing characteristics to
express a relationship appropriate to the sense of the adjunctive
word », Thomas E. McComiskey, « Zechariah », in The Minor Prophets.
A Commentary on Zephaniah, Haggai, Zechariah, Malachi, Thomas
E. McComiskey (éds), Baker Academic, Grand Rapids MI, 1998, p. 1092.. Prenons quelques
exemples. En hébreu, on désigne communément l’âge de quelqu’un avec
l’expression « fils de tant d’années ». Par exemple, à la fin
de la Genèse, Joseph est mort quand il était בן־מאה ועשר
שנים (bén méah va’ésèr shanim) (littéralement « fils de
cent dix ans »). Cette expression peut aussi désigner une qualité comme
la force : en 2 Samuel 17,10 les hommes de David sont « fils de force »
בן־חיל (bén rhayil) (traduit par
« vaillants »). Elle peut aussi désigner un produit ou un processus
comme la croissance : en Jonas 4,10 la plante qui a poussé en une nuit
est dite בנ־לילה (bén laïlah)
littéralement « fils d’une nuit » (produite en une nuit).
Quand les deux mots sont mis ensemble, on obtient l’expression
originale « fils de l’huile », ce qui « a le caractère de l’huile », ce
qui est « huileux », même si cette dernière traduction ne serait pas
appropriée car cette expression caractérise deux personnages auxquels il
est fait allusion dans ce verset de Zacharie. Le fait est que, si l’on
pense à quelqu’un qui « a le caractère de l’huile », on pense
immédiatement à l’huile d’onction et au fait d’être oint, alors même que
ce n’est pas le bon terme qui est employé ici.
Il faut donc se demander à cette étape : est-ce que l’expression
בני־היצהר (béneï-hayits’ar) désigne le
fait de recevoir l’huile (en référence à une onction) ou le fait de
produire ou de porter l’huile ? Ce qui nous amène à considérer de plus
près cette expression dans le contexte de Zacharie chapitre 4.
Le contexte de Zacharie 4,14
Zacharie est un livre notoirement difficile à interpréter du fait de
son style composé de visions « apocalyptiques ». Zacharie est un
prophète de l’époque du retour d’Exil, contemporain du prophète Aggée.
Ces deux prophètes ont en commun d’encourager le peuple et ses
dirigeants dans la lourde tâche qui leur incombe de rebâtir le Temple,
malgré les difficultés et les lenteurs. Le livre de Zacharie se
structure en différentes visions reçues par le prophète, notamment
concernant le grand prêtre Josué (au chapitre 3) et Zorobabel le
gouverneur. Dans la sixième vision, au chapitre 4, l’ange montre au
prophète un chandelier d’or entouré de deux oliviers. Le prophète
demande (verset 4) quelle est cette vision et l’ange semble étonné de sa
question (verset 5). Pourtant, le prophète insiste au verset 11 en
demandant « que sont ces deux oliviers ? » et il précise encore sa
question au verset 12 en disant : « que sont les deux rameaux d’oliviers
(שבלי־הזיתים, shibaleï hazétim) qui sont
près des deux tubes d’or d’où découle l’or (זהב,
za’av) ? ». Encore une fois l’ange est étonné de cette question
et lui dit « ne sais-tu pas ce qu’ils sont ? », comme si Zacharie était
censé savoir de façon évidente de quoi (ou de qui) il s’agit9 La répétition de la question (trois fois) révèle
l’incompréhension du prophète face aux détails de cette vision, alors
que la répétition de la réponse de l’ange (deux fois) semble indiquer
que la référence devrait être évidente. Pourtant, comme l’écrit
Tidiman : « La réponse de l’ange est à la fois éclairante et
énigmatique », « […], aucune identité explicite n’est donnée aux deux
oliviers » Tidiman, Le livre de Zacharie, pp. 131-132.. Vient alors la réponse de l’ange au
verset 14 : « Ce sont les deux fils de l’huile qui se tiennent
debout devant le Seigneur de toute la terre ».
Plusieurs éléments de cette vision sont symboliques, mais leur
symbolique n’est pas forcément si évidente à comprendre. Le chandelier
alimenté d’huile fait penser à la menorah placée dans le Temple
et que les prêtres lévites avaient pour fonction de maintenir allumée
perpétuellement (cf. Nombres 4,16). Le symbole de l’olivier peut faire
référence à Israël en tant que peuple, ou à un individu en particulier10 Les deux références se trouvent par exemple dans le
chapitre 11 de Jérémie : au v. 16a le peuple est comparé à un olivier et
au v. 19b il est fait allusion au prophète comme d’un « arbre ».. Comme il y a deux oliviers dans la
vision de Zacharie et que ces deux oliviers sont deux fils de l’huile
qui se tiennent en présence de Dieu, on pense plus naturellement à deux
personnages. Mais lesquels ?
Comme il est question de Zorobabel dans ce chapitre (versets 6, 7, 9,
10), il semble évident de l’inclure comme l’un des deux fils de l’huile,
auquel vient s’ajouter Josué le grand prêtre qui est l’objet de la
vision précédente au chapitre 3. Par ailleurs, l’association implicite
entre les deux hommes (le sacrificateur Josué et le « germe » royal) au
chapitre 6 ne fait que renforcer l’idée que les deux oliviers
représentent ces deux hommes. C’est d’ailleurs l’interprétation
habituelle, comme en témoignent certains commentaires bibliques11 Voir par exemple le commentaire de Barker, qui ne fait
aucune mention de la problématique autour du mot יצהר (yits’ar) et admet que l’expression se
réfère à l’onction de ces deux personnages : « […] The two olive
branches are implicitly identified as Zerubbabel, a member of the line
of David, and Joshua the high priest. In the light of the context
(chs. 3-4), they must be ‘the two who are anointed to serve the
Lord’ » (italiques ajoutées), Kenneth L. Barker, « Zechariah », in
Daniel – Malachi, Tremper Longman, David Garland (éds), The
Expositor’s Bible Commentary 8, Zondervan, Grand Rapids MI, 2008,
p. 762.. Hill propose ainsi de traduire
l’expression בני־היצהר (béneï-hayits’ar)
par « two anointed ones or messiah figures » en soulignant la portée
messianique « amoindrie » de ce terme12 « The verb anointed (litt. ‘sons of oil’) indicates
that these two figures are ‘consecrated with oil’. This expression
differs from the more common term for anointing or anointed one
(Heb. msh, masiah), downplaying the messianic implications of the
vision, while signalling the divine appointment of these post-exilic
leaders. […]. The fact that Zerubbabel may not have been an anointed
official makes the identification of the two trees with Joshua and
Zerubbabel problematic for some interpreters » (italiques
ajoutées), Andrew E. Hill, Haggai, Zechariah and Malachi,
Tyndale Old Testament Commentaries (TOTC) 28, InterVarsity Press,
Downers Grove, Il, 2012, pp. 161-162..
Dans ce cas, traduire par « oints » implique d’admettre que l’expression
בני־היצהר (béneï-hayits’ar) est un
euphémisme pour le terme commun משיח
(mashi’arh) « messie », ce qui n’est pas forcément évident. En
effet, si on peut imaginer que Josué était oint en sa qualité de grand
prêtre, il est peu probable que Zorobabel ait été oint, n’étant pas
prince ni roi, quoi que de descendance davidique. Si néanmoins
l’expression « fils de l’huile » entend s’appliquer à Zorobabel, il faut
alors supposer que la vision du prophète décrit quelque chose de l’ordre
de l’onction « spirituelle » pour ces deux personnages, pour leur
assurer la capacité de mener le peuple dans sa tâche13 Comme le souligne McComiskey, la résolution du
problème est simple et consiste à considérer que Zorobabel, étant de la
lignée de David et un leader reconnu de la communauté, devait ou aurait
dû ou aurait pu être oint ou du moins considéré prophétiquement comme
« oignable » même si rien dans le texte ne l’indique explicitement (ce
qui fait beaucoup d’implicite, il est vrai). Si on admet cette
hypothèse, alors comme l’écrit l’auteur : « If we follow this latter
view, the ‘sons of oil’ are likely Joshua the high priest and Zerubbabel
the civil leader […], the designation ‘sons of oil’ may refer to the two
leaders, who were to one degree or another associated with anointing.
[…]. The avoidance of the term semen in this verse may be a
literary device… », McComiskey, The Minor Prophets, p. 1093..
En résumé à ce stade, nous pourrions dire que le contexte littéraire
immédiat de Zacharie 4,14 pousse naturellement le lecteur à identifier
les deux fils de l’huile à Zorobabel et Josué, mais les interprétations
divergent si l’on considère que l’expression signifie « pourvoir » et
non « recevoir » l’huile.
Interprétations modernes de Zacharie 4,14
Boda, dans son commentaire sur Zacharie, propose de considérer les
deux personnages de notre passage comme étant des « pourvoyeurs »
d’huile et non pas des « récepteurs »14 « In 4:12, the focus shifts from the olive trees as a
whole to a particular part of the olive trees (branches) and then to oil
pressers emptying oil from the olives. In this way, the two human
figures who are identified in 4:14 are not identified with the olive
trees as a whole, but with their branches, and possibly only with oil
pressers who are squeezing oil from the olives on the branches », et
plus loin il développe : « Past scholarship has often assumed that the
sons here are the recipients of oil, thus treating this phrase as
equivalent to ‘anointed ones’, […]. However, it is also clear that these
olive trees, branches, and oil-pressers are providing oil, rather
than receiving oil », (italiques ajoutées) Boda, The Book of
Zechariah, p. 312 et pp. 314-315..
Dans cette optique, il développe l’interprétation selon laquelle c’est
essentiellement le ministère prophétique qui était considéré comme
pourvoyeur de l’onction d’huile, et ainsi il tend à identifier les deux
oliviers aux deux prophètes contemporains de Zorobabel, à savoir Aggée
et Zacharie lui-même. Cette identification est renforcée, selon
l’auteur, par le fait que ces deux personnages se tiennent dans la
présence du « Seigneur de toute la terre », ce qui fait sans doute
référence au conseil de Dieu où d’autres prophètes ont pu se tenir eux
aussi (cf. Michée en 1 Rois 22 ou Ésaïe 6)15 Boda, The Book of Zechariah, pp. 314-315..
Ce développement est intéressant et possède le mérite de reconsidérer
la lecture immédiate et « naturelle » pour prendre au sérieux l’aspect
spécifique du terme יצהר (yits’ar). Pour
autant, il nous semble que la perspective néo-testamentaire pourrait
venir éclairer encore davantage cette interprétation. Mais avant cela,
faisons un détour par les réceptions plus anciennes de ce texte.
Interprétations dans la tradition
Dans la tradition midrashique juive, les deux fils de l’huile de
Zacharie 4,14 sont généralement associés à Aaron et David, dans la
perspective de leur onction sacerdotale et royale16 Bamidbar Rabbah 14,13 rapproche notre passage de
Lévitique 7,35, l’onction d’Aaron et ses fils et plus loin dans Bamidbar
Rabbah 18,16 nous lisons : « Moreover, it is written: ‘He said: These
are the two anointed dignitaries [benei hayitzhar], who attend the Lord
of the entire land’ » (Zechariah 4,14). Does oil have children? Rather,
these are Aaron and David, who were anointed with anointing
oil. Aaron took the priesthood, and David, the kingship ». Cf. Midrash
Lekach Tov, sur Lévitique 7:35:1 :
אלה שני בני היצהר העומדים על אדון כל הארץ זה אהרן
ודוד. Consulté en octobre 2024 sur le site Sefaria : https://www.sefaria.org/Zechariah.4.14..
Un seul midrash les rapproche de Moïse et Aaron17 Shemot Rabbah 15,3..
Mais dans chaque cas, l’expression בני־היצהר
(béneï-hayits’ar) est comprise comme faisant référence au rite
d’onction et à sa continuité18 Midrash Tanchuma, Korach 12,1 : « ‘Two anointed ones’
(Zechariah 4,14). These are David and Aharon who were anointed with the
anointing oil, such that their anointing was for [all] the generations.
With Aharon, it is written (Numbers 25,13), ‘It shall be for him and his
descendants after him, a pact of priesthood for all time’. With David it
is written (Ezekiel 37,25), ‘and My servant David as their prince for
all time’ ». Consulté en octobre 2024 sur le site Sefaria : https://www.sefaria.org/Zechariah.4.14., et il est souligné
que les deux offices (sacerdotale et royale) ne se confondent pas19 Bamidbar Rabbah 18,16 au sujet de la révolte de
Qoré.. La tradition juive
d’interprétation ne semble donc pas gênée par le caractère unique de
l’expression בני־היצהר (béneï-hayits’ar)
et lui confère volontiers la notion d’onction d’huile dans la continuité
des onctions sacerdotale et royale.
Dans la tradition chrétienne, les Pères de l’Église ont relativement
peu commenté ce texte, mais on trouve une interprétation intéressante
chez Methodius (un père-anténicéen) qui voit dans les éléments de cette
vision les symboles suivants : les deux oliviers représentent, selon
lui, la Loi de Moïse et les prophètes qui préparent les croyants à
recevoir le don de la nouvelle Alliance20 « […] The two boughs of the two olives are the law
and the prophets […], of which Christ and the Holy Spirit are the
authors » (italiques ajoutées) d’après Methodius, « Banquet des dix
vierges » 10,6, cité dans The Twelve Prophets, Alberto Ferreiro
(éds), Ancien Christian Commentary on Scripture, Old Testament XIV,
InterVarsity, Downers Grove, IL, 2003, p. 244..
Cette piste est intéressante, surtout si on la met en perspective avec
le Nouveau Testament, et en particulier l’Apocalypse où le texte de
Zacharie est repris.
Apocalypse 11,4 : les « deux témoins »
Comme l’écrit Tidiman : « Ce texte (Zacharie 4,14) est repris en
Apocalypse 11 où les deux oliviers sont deux témoins de Dieu qui jouent
un rôle important avant que retentisse la septième trompette21 Tidiman, Le livre de Zacharie, p. 131. Ceci
étant dit, il ne va pas plus loin dans son explication, ce qui est le
cas de la plupart des auteurs qui commentent le livre de Zacharie. Il
nous faut donc nous tourner vers des commentateurs du livre de
l’Apocalypse pour obtenir plus d’informations. ». Et en effet, dans le livre de
l’Apocalypse au chapitre 11 les versets 3 et 4, les « deux témoins » de
Dieu sont identifiés comme étant « les deux oliviers et les deux
chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre ». L’image
est ici un peu augmentée avec deux chandeliers, et Jean dans sa vision
semble assimiler les oliviers et les chandeliers. Ceci étant, les
éléments qui décrivent les deux témoins dans l’Apocalypse peuvent nous
orienter sur leur identité.
Les deux témoins reçoivent la mission de prophétiser (verset 3), « du
feu sort de leur bouche » (verset 5) et ils ont le pouvoir d’empêcher la
pluie, de changer l’eau en sang et de faire venir des plaies sur la
terre (verset 6). Ces quelques détails semblent faire allusion à deux
ministères puissants de l’Ancien Testament, c’est-à-dire Moïse et Élie22 Romerowski écrit : « Le tableau rappelle le ministère
de deux prophètes de l’Ancien Testament, Moïse et Élie. […]. Les deux
témoins apparaissent donc comme deux nouveaux Moïse et comme deux
nouveaux Élie ». Romerowski, Sylvain, Commentaire sur l’Apocalypse
de Jean : la victoire de l’Agneau et de ses rachetés, Éditions de
l’Institut Biblique, Nogent-sur-Marne ; Éditions Excelsis, Charols,
2020, p. 295. Ceci dit, l’auteur ne revient pas rétroactivement sur son
interprétation de Zacharie où il identifie les deux oliviers avec Josué
(office de la prêtrise) et Zorobabel (office royal).. Les deux ont eu un ministère
prophétique attesté par des miracles marquants rappelés par ces
allusions. Par ailleurs, Moïse représente la révélation de Dieu dans la
Loi et Élie celle des Prophètes. Moïse et Élie sont les deux figures
majeures de transmission prophétique de la Parole de Dieu dans l’Ancien
Testament23 Leithart nuance en disant que les deux témoins sont
des figures qui ont une portée symbolique : « So, the two witnesses
should not be understood as two individuals », Peter J. Leithart,
Revelation 1-11, International Theological Commentary,
Bloomsbery T & T Clark, New York, 2018, p. 430. Cela dit, l’auteur
admet que les deux témoins sont décrits « sur le modèle d’Élie et
Moïse »..
Si les deux témoins dans l’Apocalypse font référence à ces deux
figures majeures que sont Moïse et Élie, et qu’ils sont en même temps
identifiés à deux oliviers, alors cette identification presque explicite
des deux témoins peut éclairer rétroactivement la référence implicite
qui est faite en Zacharie 4,14 au sujet des deux fils d’huile.
Retour sur Zacharie 4,14
Nous voici presque au terme de ce parcours. Avec tout ce que nous
avons vu, retournons dans le livre de Zacharie et considérons s’il est
possible de formuler une proposition cohérente au sujet de
l’interprétation du verset 4,14. Si nous suivons la piste suggérée par
les références aux témoins de l’Apocalypse en identifiant les deux
oliviers à Moïse et Élie, cela donnerait l’éclairage suivant : les deux
oliviers, et même plus précisément les deux rameaux, servent à alimenter
directement la lampe avec de l’huile. Ils représentent deux personnages
qui sont reconnaissables (en principe) par le fait qu’ils se tiennent en
présence du Seigneur. Si ce sont Moïse et Élie24 On pourrait d’ailleurs ajouter au dossier
néotestamentaire la référence à Moïse et Élie lors de l’épisode de la
transfiguration de Jésus sur la montagne, cf. Matthieu 17,3.,
alors ils représentent à la fois la Loi et les Prophètes, et aussi la
parole prophétique qui, en tant que révélation de Dieu, fait « briller »
le chandelier qui représente le peuple d’Israël25 Ou qui représente le temple, ou l’intérieur du temple,
si on se place dans la perspective du service lévitique de la
menorah. Leithart y voit, pour sa part, une médiation des
anges, sur la base de liens intertextuels avec la description des
chérubins dans le temple : « The original ‘sons of oil’ are the
‘oil-wood’ cherubim in the Most Holy Place of the temple
(1 Kgs 6:23-28). (…) In the vision of Zechariah 4, the two trees appear
to be cherubim who supply golden oil through the prophets, priests, and
kings to the lamp that is Israel. There is a hierarchy of mediation:
Angel/trees, pipes/leaders, Israel/lamp », Leithart,
Revelation 1-11, p. 431. Cette référence serait intéressante à
approfondir pour poursuivre la réflexion au sujet de l’identification
des personnages de Zacharie 4,14..
Si on identifie encore l’huile à l’action de l’Esprit de Dieu dans ce
passage, le prophète Zacharie pourrait alors communiquer à Zorobabel que
son entreprise est soutenue et alimentée par l’Éternel, par
l’intermédiaire de la révélation mosaïque et prophétique qui se trouvent
en arrière-plan du travail de reconstruction du Temple. Autrement dit,
Zorobabel peut être assuré que son action s’inscrit dans le plan de Dieu
pour son peuple. Et dans ce cas, les deux fils de l’huile ne sont pas
directement deux personnages oints, mais deux fournisseurs ou
pourvoyeurs de l’onction divine pour Israël, symbolisés par ces deux
oliviers, et que l’on peut affilier au ministère de Moïse et Élie.
Évaluation et conclusion
Pour conclure ce parcours, réévaluons les différentes traductions et
interprétations de l’expression בני־היצהר
(béneï-hayits’ar) dans Zacharie 4,14. Premièrement, je dirais
que traduire cette expression par « deux messies » serait une fausse
piste. Il ne me semble pas, au terme de cette étude, que l’expression
désigne l’onction messianique. Deuxièmement, la traduction habituelle
« les deux oints » en référence à Josué et Zorobabel26 Ou bien Aaron et David et les deux offices liés, selon
l’interprétation traditionnelle.
me semble manquer de consistance, au regard des éléments révélés et
implicites dans le texte. De surcroît, cette interprétation ne rend pas
compte de la spécificité des termes employés ici (et seulement ici dans
ce texte de Zacharie). Troisièmement, traduire par « fils de l’huile »
serait une traduction plus neutre et plus littérale, mais manquerait de
clarté. Finalement, je propose qu’une traduction du type « les deux
(pourvoyeurs) d’huile27 Ce qui se rapproche de l’argument de Boda, mais sans
identifier les pourvoyeurs d’huile avec Aggée et Zacharie. » permettrait de rendre compte du
fait que les deux personnages évoqués ont pour rôle de fournir l’huile
plutôt que de la recevoir, et ajouter en note d’étude que la référence
semble implicitement pointer vers Moïse et Élie, considérés alors
symboliquement comme intermédiaires de la révélation divine pour
Israël
Notes
- 1Cet article est la version longue d’une contribution
publiée en néerlandais dans un ouvrage collectif en l’honneur du
professeur Mart-Jan Paul : « Messiaanse ‘Joodse’ verwachtingen in
Zacharia: één of twee messiassen? », in Bevrijding en verwachting.
Over de verhouding tussen beide testamenten, Koert van Bekkum, Henk
van den Belt, Hans van den Herik (éds), Labarum Academic, 2025,
pp. 66-76. Publié avec l’aimable autorisation des éditeurs. Mart-Jan
Paul fut mon directeur de recherche durant mes années d’étude doctorale
à l’Evangelisch Theologish Faculteit de Louvain
(Leuven) dans le département d’Ancien Testament. - 2The Complete Jewish Study Bible, Hendrickson
publishers, 2016, basée sur la traduction de David Stern (1996) avec des
notes éditées par Barry A. Rubin, John Fischer, Rick Brown, Michelle
Rapkin et Patricia Anders. - 3Le texte de la traduction dit ceci : « Those are the
two who have been anointed with oil; they are standing with the
Lord of all the land ». (italiques ajoutées). - 4En fin de section, au chapitre 9 de Zacharie, un
encadré intitulé « Two Messiahs? » commente ainsi : « In Zechariah, two
messianic figures – the high priest and the messianic king – are
depicted », et plus loin : « In their depictions of the Messiah, the
rabbis formulated the doctrine of Messiah ben Yosef, who would precede
the King-Messiah, Messiah ben David ». Le premier étant la figure du
messie souffrant précédant l’avènement du messie glorieux à la fin des
temps. Cf. The Complete Jewish Study Bible, p. 882. C’est cette
notice qui a été le point de départ de ma réflexion au sujet du verset
de Zacharie 4,14 et qui est à l’origine du titre de cet article. - 5Tidiman écrit : « Le mot utilisé ici désigne l’huile
fraîche, non transformée […] », Brian Tidiman, Le livre de
Zacharie, Édifac, Vaux-sur-Seine, 1996, p. 132. Boda traduit
littéralement ce terme « unmanufactured oil » et il précise « the word
is not the one used for anointing elsewhere in the Old Testament »,
« […] this term is more closely associated with the oil in its state
fresh off the tree, which would be appropriate for the scene in
Zechariah 4, where the oil is provided directly by olive-pressers from
the olive trees to the lampstand », Mark J. Boda, The Book of
Zechariah, New International Commentary on the Old Testament
(NICOT), Eerdmans, Grand Rapids MI, 2016, p. 313 et p. 316. - 6C’est le cas dans le Premier temple (cf. Nb 18,12) et
dans le Second temple (cf. Ne 13,5.12). - 7Dès le récit de Genèse, Jacob utilise de l’huile pour
oindre une pierre spéciale (Gn 28,18). - 8« Besides the common ‘son’, בן
also functions with substantives and words describing characteristics to
express a relationship appropriate to the sense of the adjunctive
word », Thomas E. McComiskey, « Zechariah », in The Minor Prophets.
A Commentary on Zephaniah, Haggai, Zechariah, Malachi, Thomas
E. McComiskey (éds), Baker Academic, Grand Rapids MI, 1998, p. 1092. - 9La répétition de la question (trois fois) révèle
l’incompréhension du prophète face aux détails de cette vision, alors
que la répétition de la réponse de l’ange (deux fois) semble indiquer
que la référence devrait être évidente. Pourtant, comme l’écrit
Tidiman : « La réponse de l’ange est à la fois éclairante et
énigmatique », « […], aucune identité explicite n’est donnée aux deux
oliviers » Tidiman, Le livre de Zacharie, pp. 131-132. - 10Les deux références se trouvent par exemple dans le
chapitre 11 de Jérémie : au v. 16a le peuple est comparé à un olivier et
au v. 19b il est fait allusion au prophète comme d’un « arbre ». - 11Voir par exemple le commentaire de Barker, qui ne fait
aucune mention de la problématique autour du mot יצהר (yits’ar) et admet que l’expression se
réfère à l’onction de ces deux personnages : « […] The two olive
branches are implicitly identified as Zerubbabel, a member of the line
of David, and Joshua the high priest. In the light of the context
(chs. 3-4), they must be ‘the two who are anointed to serve the
Lord’ » (italiques ajoutées), Kenneth L. Barker, « Zechariah », in
Daniel – Malachi, Tremper Longman, David Garland (éds), The
Expositor’s Bible Commentary 8, Zondervan, Grand Rapids MI, 2008,
p. 762. - 12« The verb anointed (litt. ‘sons of oil’) indicates
that these two figures are ‘consecrated with oil’. This expression
differs from the more common term for anointing or anointed one
(Heb. msh, masiah), downplaying the messianic implications of the
vision, while signalling the divine appointment of these post-exilic
leaders. […]. The fact that Zerubbabel may not have been an anointed
official makes the identification of the two trees with Joshua and
Zerubbabel problematic for some interpreters » (italiques
ajoutées), Andrew E. Hill, Haggai, Zechariah and Malachi,
Tyndale Old Testament Commentaries (TOTC) 28, InterVarsity Press,
Downers Grove, Il, 2012, pp. 161-162. - 13Comme le souligne McComiskey, la résolution du
problème est simple et consiste à considérer que Zorobabel, étant de la
lignée de David et un leader reconnu de la communauté, devait ou aurait
dû ou aurait pu être oint ou du moins considéré prophétiquement comme
« oignable » même si rien dans le texte ne l’indique explicitement (ce
qui fait beaucoup d’implicite, il est vrai). Si on admet cette
hypothèse, alors comme l’écrit l’auteur : « If we follow this latter
view, the ‘sons of oil’ are likely Joshua the high priest and Zerubbabel
the civil leader […], the designation ‘sons of oil’ may refer to the two
leaders, who were to one degree or another associated with anointing.
[…]. The avoidance of the term semen in this verse may be a
literary device… », McComiskey, The Minor Prophets, p. 1093. - 14« In 4:12, the focus shifts from the olive trees as a
whole to a particular part of the olive trees (branches) and then to oil
pressers emptying oil from the olives. In this way, the two human
figures who are identified in 4:14 are not identified with the olive
trees as a whole, but with their branches, and possibly only with oil
pressers who are squeezing oil from the olives on the branches », et
plus loin il développe : « Past scholarship has often assumed that the
sons here are the recipients of oil, thus treating this phrase as
equivalent to ‘anointed ones’, […]. However, it is also clear that these
olive trees, branches, and oil-pressers are providing oil, rather
than receiving oil », (italiques ajoutées) Boda, The Book of
Zechariah, p. 312 et pp. 314-315. - 15Boda, The Book of Zechariah, pp. 314-315.
- 16Bamidbar Rabbah 14,13 rapproche notre passage de
Lévitique 7,35, l’onction d’Aaron et ses fils et plus loin dans Bamidbar
Rabbah 18,16 nous lisons : « Moreover, it is written: ‘He said: These
are the two anointed dignitaries [benei hayitzhar], who attend the Lord
of the entire land’ » (Zechariah 4,14). Does oil have children? Rather,
these are Aaron and David, who were anointed with anointing
oil. Aaron took the priesthood, and David, the kingship ». Cf. Midrash
Lekach Tov, sur Lévitique 7:35:1 :
אלה שני בני היצהר העומדים על אדון כל הארץ זה אהרן
ודוד. Consulté en octobre 2024 sur le site Sefaria : https://www.sefaria.org/Zechariah.4.14. - 17Shemot Rabbah 15,3.
- 18Midrash Tanchuma, Korach 12,1 : « ‘Two anointed ones’
(Zechariah 4,14). These are David and Aharon who were anointed with the
anointing oil, such that their anointing was for [all] the generations.
With Aharon, it is written (Numbers 25,13), ‘It shall be for him and his
descendants after him, a pact of priesthood for all time’. With David it
is written (Ezekiel 37,25), ‘and My servant David as their prince for
all time’ ». Consulté en octobre 2024 sur le site Sefaria : https://www.sefaria.org/Zechariah.4.14. - 19Bamidbar Rabbah 18,16 au sujet de la révolte de
Qoré. - 20« […] The two boughs of the two olives are the law
and the prophets […], of which Christ and the Holy Spirit are the
authors » (italiques ajoutées) d’après Methodius, « Banquet des dix
vierges » 10,6, cité dans The Twelve Prophets, Alberto Ferreiro
(éds), Ancien Christian Commentary on Scripture, Old Testament XIV,
InterVarsity, Downers Grove, IL, 2003, p. 244. - 21Tidiman, Le livre de Zacharie, p. 131. Ceci
étant dit, il ne va pas plus loin dans son explication, ce qui est le
cas de la plupart des auteurs qui commentent le livre de Zacharie. Il
nous faut donc nous tourner vers des commentateurs du livre de
l’Apocalypse pour obtenir plus d’informations. - 22Romerowski écrit : « Le tableau rappelle le ministère
de deux prophètes de l’Ancien Testament, Moïse et Élie. […]. Les deux
témoins apparaissent donc comme deux nouveaux Moïse et comme deux
nouveaux Élie ». Romerowski, Sylvain, Commentaire sur l’Apocalypse
de Jean : la victoire de l’Agneau et de ses rachetés, Éditions de
l’Institut Biblique, Nogent-sur-Marne ; Éditions Excelsis, Charols,
2020, p. 295. Ceci dit, l’auteur ne revient pas rétroactivement sur son
interprétation de Zacharie où il identifie les deux oliviers avec Josué
(office de la prêtrise) et Zorobabel (office royal). - 23Leithart nuance en disant que les deux témoins sont
des figures qui ont une portée symbolique : « So, the two witnesses
should not be understood as two individuals », Peter J. Leithart,
Revelation 1-11, International Theological Commentary,
Bloomsbery T & T Clark, New York, 2018, p. 430. Cela dit, l’auteur
admet que les deux témoins sont décrits « sur le modèle d’Élie et
Moïse ». - 24On pourrait d’ailleurs ajouter au dossier
néotestamentaire la référence à Moïse et Élie lors de l’épisode de la
transfiguration de Jésus sur la montagne, cf. Matthieu 17,3. - 25Ou qui représente le temple, ou l’intérieur du temple,
si on se place dans la perspective du service lévitique de la
menorah. Leithart y voit, pour sa part, une médiation des
anges, sur la base de liens intertextuels avec la description des
chérubins dans le temple : « The original ‘sons of oil’ are the
‘oil-wood’ cherubim in the Most Holy Place of the temple
(1 Kgs 6:23-28). (…) In the vision of Zechariah 4, the two trees appear
to be cherubim who supply golden oil through the prophets, priests, and
kings to the lamp that is Israel. There is a hierarchy of mediation:
Angel/trees, pipes/leaders, Israel/lamp », Leithart,
Revelation 1-11, p. 431. Cette référence serait intéressante à
approfondir pour poursuivre la réflexion au sujet de l’identification
des personnages de Zacharie 4,14. - 26Ou bien Aaron et David et les deux offices liés, selon
l’interprétation traditionnelle. - 27Ce qui se rapproche de l’argument de Boda, mais sans
identifier les pourvoyeurs d’huile avec Aggée et Zacharie.